Entre appât du gain et poursuites judiciaires, les médecins interviennent-ils toujours à bon escient ?
Abus de prescription de médicaments, actes chirurgicaux inutiles et injustifiés…Sans compter les prises de sang, radios, scanners…Au total ce sont 30 % des prescriptions médicales qui n’auraient aucune justification.
Quelles sont les explications à ces dérives qui coutent plus de 20 milliards d’euros par an ?
Les abus concernent tous les domaines de la médecine
La crainte d’être poursuivis en justice par leurs patients serait la première cause avancée par les médecins. Ce qui les conduiraient à prescrire plus d’examens que ce que nécessaire, pour ne pas être accusés d’erreur médicale. Cependant la cause première est sans nul doute la raison financière, plus les cliniques ou les hôpitaux effectuent d’actes, plus ils font de chiffre d’affaire, d’où une tendance à augmenter les actes en tout genre. Donc pour les médecins c’est la même chose, plus ils font d’actes, plus ils sont rémunéré. Cette logique de rentabilité gagne de plus en plus le secteur public et l’obligation de faire du chiffre entraîne bien souvent des dérives.
Matraquage des labos pharmaceutiques
Les patients ne sont pas non plus étrangers à ces excès. Très informés via les médias, ils sont en effet de plus en plus « demandeurs » de médicaments. La peur de la maladie mis en place par le matraquage publicitaire de l’industrie pharmaceutique a fait des Français de véritables goinfres de médicaments. Avec pour seul exemple la vente de 200 millions de boîtes de psychotropes vendues par an, la France reste le premier consommateur au monde. Cependant 50 % des patients mis sous antidépresseurs ne souffrent pas de dépression…Cherchez l’erreur !
Alors quels contrôles effectués ?
Il semble que la solution réside dans le fait qu’un médecin puisse contrôler les prescriptions d’un autre. Mais les médecins sont-ils prêts à accepter que leurs collègues ouvrent leurs dossiers, se penchent sur leurs patients et pointent du doigt d’éventuelles fautes ? Jamais un médecin ne dénoncera publiquement une faute d’un de ses confrères, c’est tout le problème et l’industrie pharmaceutique qui utilise et profite largement de cette faille pour s’enrichir au détriment de la santé du malade et du déficit des assurances maladie.
Refonte complète du système
Une consommation trop forte, des critères de fixation des prix trop flous, des prescriptions mal maîtrisées…C’est ce que confirme le rapport de la Cour des comptes. La crise a bon dos et ne peut expliquer à elle seule une surconsommation de médicaments: 36 milliards d’euros en 2009, soit 18 % de plus qu’en 2004. Les dépenses de santé remboursées par l’assurance maladie s’élève à 27 milliards d’euros, soit 75 % de l’achat total de médicaments. Si le diagnostic ne date pas d’hier, trop c’est trop, c’est ce que souligne la juridiction financière qui demande une refonte d’ensemble de la politique suivie depuis 20 ans.
Reportage france5 : Abus sur ordonnance
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