Article invité rédigé par Christophe. Assurance santé : le cas de l’automédication Parce que se rendre chez le médecin pour un petit pépin de santé c’est contraignant, et parce qu’il existe de nombreux médicaments en vente libre, certains Français se livrent à l’automédication. Se soigner sans ordonnance, c’est possible, mais cette pratique n’est pas sans risques. Entre les effets indésirables de certains médicaments, le risque de surdosage par méconnaissance mais aussi les interactions entre médicaments, il faut se protéger.
Les chiffres de l’automédication
Selon le baromètre européen de l’automédication, la part de marché de cette pratique n’est que de 15,4 % en France, contre une moyenne de 32,3% en Europe, avec l’Allemagne comme champion (44,8%). Pourtant, l’offre est pléthorique. Plus de 4 000 médicaments peuvent ainsi être vendus sans ordonnance (on parle de médicaments en vente libre), tant en pharmacie que sur internet.
• Doliprane, Oscillococcinum, Humex, Strepsils et Efferalgan constituent le top 5 des produits vendus en France sans aucune ordonnance.
• Parmi les médicaments vendus sans ordonnance, le segment des médicaments contre le rhume et la toux arrive en tête, devant celui des antidouleurs et enfin les médicaments qui traitent les problèmes des voies digestives.
Tout (ou presque) peut se soigner avec l’automédication ? Non. Si dans de nombreux cas, les produits sont conçus avec des molécules éprouvées, certains produits vendus sans ordonnance sont sortis du système classique de remboursement pour insuffisance du service médical rendu (SMR). Leur efficacité est donc limitée.
L’automédication nécessite un conseil accru
Pour faire les bons choix, et se soigner seul, il faut tout de même compter sur le conseil avisé des pharmaciens. Que les produits soient accessibles en rayon ou nécessitent l’intervention d’un pharmacien pour vous le délivrer, demandez-lui toujours son avis. En tenant compte de votre historique médicamenteux, mais aussi de votre état de santé et de vos allergies connues, il pourra vous guider.
Pour un bon usage des médicaments en vente libre, pensez également à lire la notice et les informations sur l’emballage. Les doses préconisées en fonction de l’âge ou du poids, la durée et la fréquence d’un traitement y sont mentionnés.”
Si vous achetez en ligne, faites bien attention à la provenance des médicaments vendus. Selon cet article MAPA, 94 % des pharmacies sur internet seraient illégales !
L’automédication, une façon de faire des économies ?
Se soigner sans faire appel à un médecin, c’est une solution économique. Non. En réalité, grâce au remboursement de la Sécurité Sociale, une consultation chez un médecin généraliste ne vous coûtera pas grand-chose (le montant remboursé est de 15,10 € pour une consultation en secteur 1, soit 70% du tarif de 23€ souvent constaté). En vous passant de cette étape, vous gagnez certes quelques euros, mais les médicaments obtenus sans ordonnance ne seront pas remboursés. Si c’est votre médecin qui vous prescrit un traitement, celui-ci est couvert, les médicaments sont donc remboursés.
L’automédication est intéressante pour de petits « maux » mais le déremboursement de certains médicaments a fait grimper leur prix (exemple avec le Daflon 500 mg, un veinotonique passé de 6,40 à 14 € ). Vous pouvez vous retrouver à payer très cher sans ordonnance un médicament, alors qu’un médicament équivalent sera moins cher et remboursé si vous passez d’abord par le cabinet de votre généraliste…
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