Un décontractant musculaire pour soigner l’addiction à l’alcool ?
Le Baclofène est de nouveau sous les projecteurs, ce régulateur de dopamine utilisé depuis les années 60 notamment dans le traitement de la sclérose en plaques pour limiter les contractures musculaires, vient d’être autorisé à très hautes doses pour traiter l’alcoolisme.
L’efficacité du Baclofène est incontestable
Le traitement de la dépendance alcoolique par le baclofène est approuvée par de nombreux médecins qui n’ont aucun autre moyen pour traiter cette addiction, alors efficacité réelle, placébo ou remède miracle ? Le BonCoinSanté fait le point.
Que ce médicament soit efficace ou non dans le traitement de l’alcoolisme n’est pas vraiment le sujet, le souci dans ce dossier c’est que les autorités de santé viennent d’autoriser l’usage à très fortes doses de ce médicament, et un médicament reste un médicament avec son cortège d’effets secondaires.
Si on connait l’action du baclofène au niveau de l’inhibition des neurones qui libèrent de la dopamine, un neuromédiateur intervenant dans le circuit de la récompense (hormone du plaisir). On connait très mal les effets secondaires liés à des doses élevés dépassant les 200 voir 300 mg par jour. Hors remplacer une drogue par une autre et augmenter les risques pour la santé est-ce vraiment une solution pour soigner les gens ?
Le Baclofène, ses effets secondaires connus et moins connus
Les effets indésirables connus, liés à la consommation du baclofène, sont plus généralement des troubles neurologiques dans 33% des cas, des troubles psychiatriques pour plus de 20% et des problèmes gastro-intestinaux dans 10% des cas. D’autres effets secondaires plus rares sont également constatés, tels que des troubles sensitifs et sensoriels, insomnie, sudation excessive, sécheresse buccale…
Par contre en cas de surdosage, de lourds effets secondaires sont à craindre ; Dépression sévère, troubles neurologiques (confusion mentale, malaise..) insuffisance rénale…Des effets qui rendent les patients si mal en point qu’ils débarquent dans les services d’urgences des hôpitaux.
La dopamine, une hormone essentielle…
La dopamine est l’hormone type du plaisir et de la motivation, si vous bloquez les récepteurs à dopamine chez un rat de laboratoire, celui-ci se laisse mourir de faim et de soif car il n’a plus la motivation nécessaire pour manger et boire. Nous avons vu plus haut que le Baclofène diminue fortement cette réception de dopamine, cependant c’est grâce à elle que l’être humain puise sa motivation et ses qualités profondes qui sont de puissantes sources de performances individuelles, telles que l’autonomie, les objectifs, un niveau d’exigence, le sens du pardon et de la gratitude…
La motivation est source de performance car elle engendre du plaisir, un plaisir que l’on éprouve quand on prend conscience que l’on est acteur d’un programme collectif passionnant. Ce n’est pas pour rien que la dopamine est appelée l’hormone du plaisir dans le milieu médical.
Et le plaisir induit par la motivation, par l’intermédiaire d’une libération adéquat de dopamine, est beaucoup plus qu’un simple outil de performance, c’est le moteur de la vie et la principale source de bien être.
En conclusion, le Baclofène va certes vous enlever l’envie de boire de l’alcool, mais il va également vous enlever toutes autres formes d’envies et de motivations, en quelque sorte vous n’aurez plus gout à rien. Tout ceci avec des effets secondaires désastreux pour votre santé. Alors la grande question à laquelle je laisserais répondre nos lecteurs c’est : Est-ce qu’être en vie est synonyme de supprimer toutes envies ?
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7 mars 2016, ça fait 9 années que je bois environ 2 litres d’alcool tous les soirs, ce n’est pas rien! un litre de bières fortes en apéro et au moins une bouteille de porto après le souper, bien souvent, le lendemain, je ne me rappelle même pas de ce que j’ai fais la veille durant ma consommation c’est dire…je risque depuis tant d’années de perdre ma femme, mes enfants et ma maison…
Je décide ce jour là de ne plus boire et me décide aussi à prendre le baclofene que m’a prescrit mon psychiatre depuis longtemps mais que je ne m’étais jamais décidé à prendre.
Et ça fonctionne ! pourtant je n’y croyais pas du tout. Mon psy m’a conseillé de prendre 25 mgr, je ne lui en ai pas encore parlé mais j’ai pris 50 mgr.chaque jour vers 17h qui correspond à l’heure où chaque jour je commençais à m’enivrer… et tout va bien…je passe de superbes soirées! enfin j’arrive à regarder une émission à la tv…et du jour au lendemain je fais plein de choses…alors qu’avant je ne faisais pas grand chose…je ne bois plus alors je ne déprime plus, je vois la vie à nouveau de manière positive!
Quel bonheur! je ne prends pas de fortes doses…juste 50 mgr et ça suffit, je pense à l’alcool mais je n’en ressens pas le besoin. Je me sens revivre ! et je commence à maigrir car j’en avais pris des kg avec les années.
Je n’ai quasi aucun effet secondaire mis à part un peu de fatigue, de somnolence. C’est super! et mon épouse est heureuse mais ça lui fait peur car depuis le 7 mars, je suis comme transformé, elle ne me reconnait plus.
Ce samedi 12 mars, j’ai eu envie de me faire plaisir, j’ai bu 3 verres de vin, c’était sympa et ce dimanche 13 mars j’ai décidé à nouveau de ne plus rien boire et sans la moindre difficulté, je n’ai rien bu.
Si vous avez des problèmes avec l’alcool parlez en à votre médecin, tentez le baclofene, je ne pense pas qu’il faut de grosses doses pour vous aider, sauf peut-être si vous êtes un « cas extrême » excusez moi du terme.
Bon courage à tous et toutes !
Vous tirez la conclusion de votre expérience personnelle ?
Pas du tout, pourquoi ?
Petit rappel historique :
En 2002, Olivier Ameisen constate la fin de son alcoolo-dépendance grâce à un médicament le baclofène qu’il s’est auto prescrit.
En 2004, il publie son cas dans une revue scientifique, persuadé que cela allait faire réagir la communauté scientifique et amener des essais cliniques afin de valider ou invalider sa découverte.
En 2008, constatant l’hostilité vis-à-vis de ce médicament et le refus d’essai cliniques, écrit un livre « le dernier verre ».
Cette fois, les choses bougent, ce livre est lu par les malades leur famille et des médecins. Des malades aidés par leurs généralistes se procurent le baclofène. Tous constatent la même chose qu’Olivier Ameisen : pris à bonne dose, ce médicament libèrent les personnes alcool-dépendantes de l’obsession de l’alcool.
De leur côté, les addictologues refusent très majoritairement de prescrire et enferment les patients dans des méthodes inefficaces brandissant de surcroit, sans aucune preuve scientifique, l’épouvantail des effets indésirables. Il s’en suit de façon logique une très grande défiance de la part des patients qui en effet rejettent en bloc leurs méthodes, et préfèrent se tourner vers des médecins sans préjugés.
Depuis, des études sur l’efficacité du baclofène ont été publiées par Philippe Jaury, Renaud de Beaurepaire, Bernard Granger mais les détracteurs répètent en boucle : pas de preuves scientifiques !
Et martèlent sans jamais en apporter la preuve que le baclofène est dangereux, que la somnolence provoque des chutes (quid de celles sous alcool ?, comment se fait-il que ce soit les centres d’addictologie qui rapportent ces fameuses chutes et non les urgences ?)
Concernant le syndrome de sevrage, il existe en effet et ce qui nous fait bondir est qu’il est souvent du à des médecins qui par le principe du « je suis contre » interrompent brutalement le traitement aux patients se retrouvant contre leur gré et à la demande d’un tiers inquiet, internés de force en hôpital psy.
Bonsoir Greg,
Merci de votre commentaire, cependant il n’y a pas d’engouement pour le baclofène, pas plus que pour Olivier Ameisen qui dès 2004 avait fait cette découverte.
Il y a simplement des malades et des médecins qui ont constatés qu’Olivier Ameisen avait raison et que le baclofène à hautes doses, comme chez les rats de laboratoire, permet à l’humain de guérir enfin de cette maladie qui est la deuxième cause de mortalité évitable au monde.
Ce n’est que politesse et respect de rendre hommage à Olivier Ameisen pour cette découverte.
Concernant la suite de vos propos, stériles, non sourcés et diffamatoires, je ne ferai pas de commentaires, j’en cite juste quelques uns :
– « Les médecins font des ordonnances qui encouragent les patients à prendre des doses potentiellement toxiques »
– « dangereuse à souhait et à la limite de l’adoration religieuse… »
– « vous oubliez de préciser combien y laissent la vie ? »
– etc …
A votre disposition pour sourcer et justifier mon propos.
Quant à vous…Madame, Monsieur… j’ai peut-être mal lu mais je ne vois pas l’auteur de l’article… il y a du vrai, il y a du faux :
– effets secondaires : « VRAI » 80 % des personnes traitées en ont connus pendant la montée en puissance du traitement. (comme d’ailleurs pour beaucoup d’autres traitements efficaces).
– efficacité contestable : « FAUX » pour les moins-disants des études publiées officiellement à ce jour, 50 % de bons résultats à long terme.
– votre conclusion « le Baclofène va certes vous enlever l’envie de boire de l’alcool, mais il va également vous enlever toutes autres formes d’envies et de motivations, en quelque sorte vous n’aurez plus gout à rien. » « FAUX » un des effets secondaires du baclofène est effectivement une perte générale de la libido… j’en sais quelque chose… mais dès le malade guéri et le retour à une dose d’entretien minime ( de 0 à 50 mg), tous les effets secondaires disparaissent.
D’ailleurs les personnes atteintes de SEP (sclérose en plaques) qui passent leur vie avec 70 mg de baclofène n’ont pas de problème particulier sur ce sujet.
Yves BRASEY Vice-Président de l’association Baclofène
Je me permets de réagir à votre article pour ce qu’il contient de contre-vérités flagrantes !
On est bien loin de connaitre le mode d’action du baclofène, on sait simplement qu’il agit sur les récepteurs GabaB.
Par contre les malades et médecins, qui se sont impliqués depuis longtemps pour la reconnaissance de l’efficacité avéré du baclofène, connaissent très bien ses effets indésirables.
Ils sont nombreux, parfois très gênants, tous réversibles et largement atténués dés que l’on stabilise la dose ou que l’on diminue le baclofène une fois la dose efficace trouvée.
De plus ils ne sont pas corrélés à la dose. Certaines personnes les ressentent fortement à faible dose (100mg/j), d’autres n’en ont aucun à plus de 300mg/j
Quant à dire que le baclofène en agissant sur la dopamine supprime toute envie ?!
C’est au minimum fort mal connaître le sujet, vouloir basculer dans le sensationnel, voire être de mauvaise foi.
Renseignez vous un tout petit peu et allez donc demander aux malades sous baclofène ce qu’ils pensent de leur liberté retrouvée.
Voici ce qu’écrit l’un deux sur notre forum baclofene.com :
« De 240 mg je suis aujourd’hui à 150, tout se passe bien.
J’ai montré ton message à ma femme, elle me dit ne plus se souvenir de ces années noires tellement 2013 a été bien.
Sans ma femme, le baclofène et le forum je pense qu’aujourd’hui je serai mort.
Le baclo était ma dernière chance et cela valait vraiment le coup de subir les EI Aujourd’hui je suis libre et heureux.»
Sylvie Imbert – Association BACLOFENE
Bonjour Sylvie,
Merci de votre commentaire, cependant en ce qui concerne l’engouement pour le baclofène, et de son plus célèbre promoteur Olivier Ameisen. Sans être un opposant au baclofène, car il se peut certainement que cette molécule ait un intérêt dans le traitement de la dépendance. Je renouvelle ma position concernant la façon dont ce médoc est utilisée aujourd’hui, sa promotion est anti-scientifique, irrationnelle, illogique et empêche une bonne compréhension au niveau de son intérêt dans le traitement de la dépendance.
Les médecins font des ordonnances qui encouragent les patients à prendre des doses potentiellement toxiques d’un produit avec une surveillance médicale complétement aléatoire et un usage sans aucun contrôle, encouragé par la rumeur, les médias et les forums de votre genre, d’ailleurs pour nos lecteurs voici l’adresse de votre site et forum pro-baclofène : http://www.baclofene.org juste pour qu’ils se rendent compte de la passion qui vous animent, dangereuse à souhait et à la limite de l’adoration religieuse…
Le plus difficile aujourd’hui avec le baclofène, c’est que le « protocole Ameisen » est considère comme la façon la plus adaptée de prendre ce médicament. Dans cette approche du craving ont à du mal à distinguer la différence entre dépendance physique et dépendance psychique.
Alors oui, je suis critique dans cet article et dans ma réponse, simplement parce que la façon de prescrire le baclofène jusqu’à plus soif (augmentation des doses jusqu’à disparition du craving) avec un accompagnement minimaliste, un suivi quasi-inexistant et bien sur un manque total d’attention à tout ce qui fait l’alcoologie au quotidien.
Concernant les effets secondaires de cette molécule, on sait très bien qu’ils sont sous-déclarés par le corps médical. Il est très courant de voir dans les centres d’addictologie des personnes qui font des troubles massifs de l’humeur, des syndromes de sevrage au baclofène, mais surtout, le plus souvent, des chutes ou d’autres accidents liés à la somnolence. Où est le fameux principe de tous bon Naturopathe : Primum non nocere (D’abord ne pas nuire) ?
Mais pas de souci, car sur votre site de promotion du baclofène, accompagnés de commentaires rassurants («les effets secondaires sont toujours réversible ») Cependant vous oubliez de préciser combien y laissent la vie ? Et combien de personnes désespérées parce qu’elles n’ont pas été guéries par votre traitement miracle ?
Alors allez-y, continuez à pousser les gens en souffrance à augmenter les doses jusqu’à plus soif, tant qu’à faire vous devriez également conseiller à vos lecteurs de prendre autant d’antidépresseurs qu’ils le souhaitent, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus angoissé, inutile de tenir compte du diagnostic sous-jacent, qu’il y ait une schizophrénie ou un autre trouble psychiatrique majeur n’est qu’un épiphénomène… C’est comme cela pourtant que VOUS et que beaucoup d’autres « défenseurs du baclofène » raisonnent pour la dépendance à l’alcool, en remplaçant les benzodiazépines par du baclofène, et le mot « angoisse » par « craving »…