La sécurité des médicaments
Le désastre du Mediator a montré une grande insuffisance de culture en matière de sécurité des médicaments en France.
Cette insuffisance a participé et continue de participer à faire des milliers de victimes.
Ce médicament de faible intérêt thérapeutique et potentiellement dangereux a pu rester sur le marché pendant plus de 30 ans, alors qu’il n’était plus commercialisé dans d’autres pays (1998 en Suisse, 2003 en Espagne, 2004 en Italie…)
En France, tout ou presque passe par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM)
Comment s’assurer que ces experts externes de l’ANSM qui évaluent les risques des médicaments de façon quasi bénévole, puissent mettre leurs compétences au profit du service public, sans confusion avec les intérêts, notamment financiers, qu’ils peuvent avoir par ailleurs ?
Malgré une pseudo transparence de l’Afssaps et la publication régulière de rapports mentionnant les implications des différents experts au sein des firmes pharmaceutiques, qui aujourd’hui va prendre le temps de feuilleter ces publications et de comprendre leurs contenus avant d’accepter d’avaler un médicament prescrit par son médecin de famille ?
Soyons sérieux, nous allons avant tout faire confiance à ce brave médecin de famille qui nous suit depuis de nombreuses années sans chercher à savoir, comme 99 % des gens nous allons faire CONFIANCE…Et si cette confiance devait-être remise en cause ?
Laboratoires, agences sanitaires et politiques jugés co-responsables
Manque d’indépendance des autorités chargées de l’évaluation des médicaments, conflits d’intérêt des experts, pharmacovigilance laissée aux firmes pharmaceutiques, formation et information des médecins assurées par ces mêmes firmes, lobbying politique…Les critiques pleuvent à l’égard du système français du médicament.
Par définition, tout médicament est dangereux, mais tout est question de balance bénéfices/risques et de progrès. Or, la plupart des médicaments qui arrivent sur le marché n’apportent aucun progrès thérapeutique, en effet le progrès thérapeutique n’est pas un critère exigé pour une autorisation de mise sur le marché (AMM). Ce système n’est donc pas bénéfique pour le patient, il crée la confusion en donnant à croire à une efficacité supérieure du nouveau médicament et il entretient le déficit de l’Assurance maladie qui doit rembourser ces nouveaux produits, souvent plus coûteux que ceux déjà sur le marché.
80% des médicaments ne servent à rien – Pr Philippe Even
Sécurité des médicaments : Entre 13 000 et 34 000 morts chaque année en France
Pour supporter certaines situations physiques ou morales, le médicament est souvent le remède, profitable dans l’immédiat, mais regrettable le lendemain…En plus des décès liés aux médicaments, on estime à 150 000 le nombre d’hospitalisations annuelles liées à des accidents médicamenteux !
«L’une des lois tacites de la médecine moderne est de prescrire rapidement un nouveau médicament avant que tous ses effets secondaires apparaissent à la surface »
Les médecins scandalisés par le pouvoir des labos
On s’en remet au médecin, comme s’il était Dieu sur terre. Mais celui-ci se contente encore trop souvent de relayer simplement les informations des compagnies pharmaceutiques.
La patate chaude étant trop bouillante à porter, les médecins se réfugient aussi derrière les avis émis par les autorités de régulation. Personne ne se risque à alarmer personne. Cette conspiration du silence est aisément compréhensible: Les enjeux, vitaux pour le patient, peuvent aussi secouer les entreprises. De leur côté, les firmes ne cessent de harceler les médecins. Ceux-ci sont bombardés de sollicitations par des commerciaux de plus en plus nombreux et leurs méthodes de plus en plus persuasives: Ce ne sont pas moins 25 000 € par an et par médecin qui sont investis par les labos pour influencer « nos bons guérisseurs » de famille…
Réveillons-nous
On a raison de dire que le savoir est une arme, et ça ils l’ont compris bien avant nous. C’est pour ça que toute leur domination repose sur un contrôle de nos connaissances avant tout. Ils doivent éviter que la masse s’empare du savoir, qu’elle ne cherche en aucun cas à s’instruire, à ouvrir des livres, à pousser trop loin des réflexions. Eviter surtout qu’elle prenne conscience de sa condition.
REVEILLONS-NOUS ! Nous sommes tous victimes d’un esclavage mentale, et il ne tient qu’à nous de nous en libérer en cherchant l’information avant de consommer aveuglément n’importe quelle cochonnerie…N’oublions pas que c’est notre santé qui est en jeu, mais seulement quand on voit que seul un tiers des patients lit la notice avant de consommer un médicament, on peut se poser des questions sur la « bêtification » des populations !
« Celui qui n’a pas besoin de ses yeux pour voir, en aura besoin pour pleurer. »
Johann Paul Friedrich Richter
Petit manuel de Pharmacovigilance et Pharmacologie clinique:
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